Amateur
Awel
Age : 26 Date d'inscription : 30/06/2012 Nombre de messages : 86 Plumes : 306 Réputation : 0
| Sujet: Chapitres 11 à 15 Dim 21 Oct - 10:36 | |
| Suite Chapitre 11 - Spoiler:
- Leigh.
La mâchoire m’en tomba et mes yeux s’écarquillèrent aussi bien d’étonnement que de surprise. « Leigh ? mais c’est pas le frère de... Oh Déesse ! » Je la regardais horrifiée.
- Ce n’est quand même pas...
- Si ! D’ailleurs j’ai un plan pour que tu ailles au bal avec lui.
- Cherche pas, maugréais-je, tu as été devancée.
- Comment... Quoi ?! S’exclama-t-elle cette fois bien plus fort.
Je lui fis signe de se taire mais la nouvelle la surprenait tellement qu’il était impossible qu’elle arrête, si bien que toutes les têtes se tournèrent vers nous pendant qu’elle continuait de crier.
- Lysandre ? Tu y vas avec lui ?!
A présent des murmures s’élevèrent de toutes parts, bourdonnant comme des abeilles autour de moi et je n’avais qu’une envie ; disparaître. Je mis ma tête entre mes mains et désespéra en silence. Les bruits ne cessaient de commenter, chacun informant son voisin de ce qu’il savait, comme s’il s’agissait de THE événement de leur vie. Des larmes de colères coulèrent sur mes joues et je me levai brusquement, ne supportant plus d’être la cible de tous ces ragots qui allaient circuler. Avec un peu de chance l’académie entière sera au courant dans la journée, et je serais sans doute aussi célèbre que Marilyn Monroe mais version temps moderne. « Génial », ne pus-je m’empêcher de penser, « je vais adorer le reste de la semaine... » maugréais-je intérieurement. La cloche sonna, une pointe de soulagement m’envahit, au moins je n’aurais pas de problème pour être partie du cours avant sa fin. « De toute façon ce prof a autant d’autorité qu’une moule dans un bac à sable », continuais-je de râler tout en maudissant Rosalya pour sa bourde. Si je venais à la croiser avant la fin de la journée elle ne serait pas sûre d’être en état pour aller avec Leigh au bal de ce vendredi. Je serrai les poings, qu’est-ce que ça peut leur faire à ces crétins ? Pourquoi est-ce qu’ils ne me laissent pas tranquille ? « Tu le sais très bien pourquoi. » Bien sûr que je le sais ! J’avais envie de hurler, crier pour me libérer de toute la colère qui me comprimait la poitrine, laisser le flot impétueux et destructeur de mon Pouvoir jaillir. Etre normale, rien qu’une fois. Mais je ne serais jamais normale, jamais je ne pourrais être aussi insouciante que ces filles que je peux voir ou croiser dans les couloirs trois fois trop haut de l’académie. « Parce que tu as la Marque. » Combien de fois avais-je rêvé de ne pas avoir cette fichue marque, que tout ça n’était qu’un cauchemar et que j’allais bientôt me réveiller ? Bien trop souvent à mon goût... Je déglutis et le jour de ce souvenir me revint avec force, emportant ma colère dans son sillage, et je revis ce jour, ce jour où tout a changé...
- Maman ! Maman ! appelais-je heureuse.
Une femme très belle sortit du Temple et un sourire se dessina sur ses lèvres roses quand elle me vit arriver en courant vers elle.
- C’est aujourd’hui ! continuais-je de crier avec joie.
Elle caressa mes cheveux acajou de ses mains douces et finit par me détacher d’elle avec une douceur angélique.
- Awel, ma princesse, il faut que tu y ailles, Maewen, papa et moi serons là, me promit-elle avec un grand sourire.
J’avais des étoiles dans les yeux, folle de joie.
- May et papa ? redemandais-je.
- May et papa, me confirma-t-elle avant de me pousser vers la porte.
Je déglutis mais je me forçai à avance, je devais être forte car aujourd’hui était un grand jour, aujourd’hui je deviendrais quelqu’un. La Cérémonie. Il s’agissait de révéler le Pouvoir de mon sang, celui que je possède depuis ma naissance. Plus le Pouvoir est considéré comme puissant et plus le Rang auquel je vais accéder est important. Mon cœur s’emballa quand je poussai la porte de chêne. Dès qu’elle s’ouvrit, des femmes portant un masque, vinrent vers moi, m’habillèrent, me préparèrent pour la Cérémonie. J’attendis, patiente qu’elles terminent et quand ce fut le cas, elles m’indiquèrent la porte en or aux fins ornements qui la décoraient. J’ouvris la porte et tout changea. Quand je ressortis, j’étais effondré, les larmes faisant couler le maquillage posé par les femmes aux masques et je m’écroulai par terre les membres encore tremblants à cause de la discussion avec la Déesse.
« Ton corps est imprégné de ma Marque, tu es ma Rhyfelwr princesse. »
L’esprit revenait peu à peu dans la réalité mais mon cœur était comprimé par la douleur et la tristesse. Enfant, j’avais tant voulue être une Guerrière, ceux qui portent la Marque, ceux qui possèdent le Feu. Mes doigts effleurèrent légèrement mon épaule droite et ressentis le Pouvoir du Feu dans ma chair. Sa puissance me frappa de plein fouet mais je luttai contre la vague qui tentait de submerger ma raison.
« Le combat d’un Guerrier est immuable, toujours lutter. »
J’expirai. Lentement. Le Pouvoir s’évapora dans l’air. Mes yeux se rouvrirent d’eux-mêmes et je fus surprise de voir la silhouette de Castiel qui se tenait droite en face de moi. J’avançai jusqu’à lui en essayant de ne pas trébucher mais avoir effleurer la Marque avait libéré une puissance d’énergie pure que j’avais le pouvoir de contrôler. Ses yeux gris observaient froidement les miens quand un sourire triste parut sur son visage.
- Cast’ ? l’appelais-je en arrivant à sa hauteur.
- Tu aurais pu me le dire, s’attrista-t-il en plongeant ses yeux orageux dans l’acier bleuté des miens.
- Comment aurais-je pus savoir que tu étais au courant, répondis-je d’une voix triste et mélancolique.
- A cause du lien, Lily.
Je me tournai vers lui.
- Tu es encore moins seul qu’avant Cast’, tu as trouvé une autre Guerrière.
- Y’a des fois où j’aimerais tellement arrêter de me battre, tellement marre de devoir constamment garder le contrôle. J’ai bien senti que la Marque était plus forte chez toi, comment tu fais ?
Je soupirai, un frisson me parcourut et je fermai les yeux. Devant mes yeux se repassèrent alors mes années d’entraînement intensives qui ne souffrait d’aucun repos. Combattre, résister, lutter. Ces mots faisaient partis de moi, j’avais tant souffert depuis la mort de May que me concentrer sur mon Pouvoir avait été le seul moyen d’oublier un instant durant sa disparition. Il est dit que le corps guérit mais l’âme non, mon corps a enduré mille souffrance et pourtant il est toujours là, sans aucune cicatrice pour témoigner de mon passé guerrier, envolé. Mais mon âme... Elle a toujours cette blessure causée par la perte de May, Maewen, ma jumelle, ma moitié. La souffrance me brûla, persistant à me briser mais j’ai moi aussi une volonté d’acier, moi aussi je peux me battre et elle disparut. Je pense encore à elle, je ne pourrais jamais l’oublier et pourtant il faut que je m’en détache. « Tu n’es pas seule idiote ! Regarde autour de toi ; tous ces gens qui t’entourent, tu crois que tu ne comptes pas pour eux ? Que tu n’es rien pour eux ? Alors écoute moi, ils t’aiment, pas tous de la même façon mais tu compte pour eux, comprend le ! » s’écria outrée une voix. Je souris, elle a raison bien sûr, je me tournai vers Castiel qui me regardait, attendant patiemment que je lui parle.
- Elle est comment la tienne ?
Il jeta sa cigarette par terre et l’écrasa avec son pied. Quand il releva la tête un sourire en coin s’était glissé sur ses lèvres.
- Un loup, et toi ? sourit-il.
Je lui rendis avec sincérité son sourire, pour une fois j’avais quelqu’un à qui parler, de ma Marque, quelqu’un qui pouvait me comprendre ; un ami.
- Un tigre.
Chapitre 12 - Spoiler:
La ronde se termina tard dans la soirée. Castiel et moi avions longuement parlé de nos Marques respectives, lui avait un loup et moi un tigre. Il disait préférer utiliser les épées et moi les doubles lames mais je savais aussi me servir d’un katana. A vrai dire j’en ai un qui m’attend bien sagement dans ma chambre, caché dans une cache de mon lit que j’ai moi-même aménagée. Aussi, lors de cette ronde nocturne nos prévisions respectives ont grandement diminué ; il ne me reste plus beaucoup de chocolat et seulement un ou deux paquets de cigarettes pour celle de Castiel. Je déposai délicatement ma dague, une arme absolument magnifique au manche en nacre noir et à la lame faite d’un métal plus sombre qu’une nuit sans lune. Comme si elle absorbait toute la lumière alentour, une aura ébène entourait l’arme d’un velours noir. Mes doigts caressèrent la lame quand un frisson glacé me parcourut, car, au-delà de son apparence sublime, cette arme est aussi dangereuse que sa beauté ensorcelante. Dague des ténèbres, le métal de sa lame fut conçu pour absorber l’âme de ses victimes, d’où la noirceur obscure qui s’en dégage. Je ne sais même plus pourquoi je la garde mais ce que je sais c’est que cet absorbeur d’âmes est d’une grande utilité contre les créatures de la nuit. Un caillou vint se heurter au carreau de ma fenêtre. Surprise, je relevai vivement la tête et me saisit de la dague. Armée, j’ouvris la fenêtre et fus brusquement envoyée au sol. Celui qui m’avait percuté était maintenant en dessous de moi, la dague sous la gorge. Immobilisé.
- Cam ? demandais-je surprise.
- Très jolie chemise, fit-il remarquer en passant une main sur ma hanche.
J’écarquillai les yeux puis je me rappelai qu’en rentrant de ma ronde avec Castiel je m’étais changée pour mettre une chemise de nuit, qui, pas des plus longues, m’arrivait seulement à mi cuisse. Le seul soir où je mettais l’une de ces fichues chemises de nuit il fallait que je me retrouve allongée sur un Vampire, assez sexy je dois bien l’avouer, aux yeux émeraude.
- Qu’est-ce que tu fais là ? l’interrogeais-je en fronçant les sourcils.
- Si tu pouvais ôter ça de ma gorge... Je te remercie.
Un sourire ravageur aux lèvres, il pointa la lame de la dague toujours posée sous sa gorge pour me demander de l’enlever.
- Oh... m’excusais-je en enlevant l’arme.
Je me releva aussitôt et remis en place un pan froissé de ma chemise de nuit d’un violet sombre.
- C’est quoi cette dague ? me questionna-t-il.
Je levai les yeux et croisai les yeux émeraude du Vampire pour me rappeler que je tenais encore l’arme dans ma main.
- Ah... Oui.
Je lançai un regard désespéré à la dague en espérant qu’elle m’aide à sauver son secret mais je ne reçus aucun message télépathique. Je me laissai tomber sur mon lit, soupirai et rangeai l’arme à la place qui lui avait été attribuée. En levant les yeux je surpris le regard de Cam sur mes jambes dénudées puis, remontèrent bien rapidement sur mes lèvres. Un frisson parcourut mon corps quand je sentis l’intensité du regard du Vampire sur moi. Puissant. Fort. Je déglutis péniblement et voulut me mettre sous la couette chaude de mon lit mais la main de Cam m’arrêta. Je retins un tremblement et tentai de me calmer en me disant que rien ne pouvait m’arriver, qu’il ne s’agissait que de Cam mais j’avais un mauvais pressentiment. Il posa sa main sur ma jambe et remonta la peau nue de mon corps. J’aurais tant voulu avoir le courage de le repousser ou même de lui faire remarquer que son geste était déplacé mais les mots restaient coincés dans ma gorge. Imprononçables. Je fermai les yeux. Ses lèvres se posèrent sur les miennes avec un goût de désir sur la langue mais mon esprit refusait d’en savourer le plaisir. Je tremblai et Cam me plaqua contre le lit. Je n’arrivais toujours pas à me défaire de cette impression de ne pas pouvoir parler, protester contre lui. Ses lèvres prirent possession des miennes et se firent plus exigeantes encore, ouvrant ma bouche pour en explorer l’intérieur. Je sentis ma peau me brûler mais pas de désir, non, je ne contrôlais plus mon corps et je ne savais pas comment en reprendre le contrôle. Le souffle court, Cam retira ses lèvres des miennes.
- Lysandre... murmurais-je dans un chuchotement à peine audible.
J’avais prononcé son prénom comme si j’évoquais un amour et une pointe de désir me resta sur la langue. Je mis mes mains devant ma bouche mais le mal était fait, je releva les yeux et vis le regard brûlant de Cam sur moi. Il avait sentit combien mon corps entier brûlait de sentir sa peau contre la mienne. Intense. Je déglutis. Difficilement.
- Tu es à moi, grogna-t-il les yeux rendus fous par le désir.
Il était consumé par une envie aussi violente que passionnée qui lui faisait perdre le contrôle. Je me recroquevillai sur moi, sentant ce qu’il allait suivre. Quand ses lèvres avaient touché les miennes j’avais sentis ma volonté partir et mon Pouvoir s’évaporer. Il commençait à s’avancer, lentement, vers moi quand la porte de ma chambre s’ouvrit à la volée. Lysandre. Je crus rêver, mon cœur rata un battement et ma bouche s’ouvrit d’elle-même avec un tourbillon d’émotion. Il posa son regard sur moi, doux et triste, il devint aussi dur et froid que la glace quand il dirigea son attention vers Cam. Celui-ci regardait d’un regard vide le Prince et tremblait légèrement.
- Je... Je ne voulais pas... gémit-il.
Mais le Prince n’avait que faire de ses excuses, une brusque et puissante manifestation d’énergie l’envoya violemment contre le mur de mon armoire qui émit un râle de douleur plaintif. Je clignai des yeux, mes esprits me revenaient peu à peu ainsi que mon Pouvoir. De nouveau moi-même, je levai les yeux vers Lysandre qui m’observait avec une pointe de tristesse dans les yeux. Il s’approcha de moi avec lenteur tandis que j’étais toujours recroquevillée. Je me mis sur les genoux et le regarda avancer jusqu’à ce qu’il soit à la limite de mon lit.
- Je suis désolé, je... J’aurais dû le savoir, s’excusa-t-il.
Je fronçai les sourcils, sûre de ne rien comprendre.
- Euh... J’ai pas compris.
Il soupira et s’assit sur la bordure de mon lit, à quelques centimètres seulement de mon visage. Mon cœur accéléra et ma gorge resta sèche un moment.
- Il a perdu le contrôle, expliqua-t-il en parlant de Cam.
- Ah... ne trouvais-je de mieux à dire.
Mes yeux plongèrent intensément dans les siens. Je sentis comme une caresse le poids de ses yeux dans les miens et frissonnai. Une idée me vint, un sourire aux lèvres, j’eus un rire, doux et discret qui ne manqua cependant pas d’attirer l’attention du Vampire sur moi. Ses traits se froncèrent. « Et pourquoi pas ? », pensais-je en me rapprochant de lui. Il allait ouvrir la bouche, faire remarquer je ne sais quoi mais je l’interrompis et posai mes lèvres contre les siennes. J’avais envie de sentir sa bouche contre la mienne, ses lèvres unies aux miennes dans un baiser passionné. Il dut hésiter quelques instants mais bientôt ses lèvres se collèrent aux miennes, savourant ma peau comme moi je le désirais. Je gémis de plaisir mais il ne me laissa pas le temps de souffler que ses mains caressèrent avec sensualité les courbes nues de mon dos. Je l’attirai contre moi, enroulant mes doigts dans ses cheveux argentés et l’embrassa avec un désir brûlant qui ne manqua pas de nous faire vibrer d’une même envie de l’autre. Passionnée. Notre étreinte prit fin quand l’une de ses mains effleura malencontreusement ma Marque, le tigre. Il se dégagea vivement de moi, l’une de ses mains légèrement brûlée. Je me mordis la lèvre en voyant ça.
- Awel ?
Je levai les yeux vers lui, attendant visiblement une explication de ce qu’il venait de se passer, pas de notre baiser, non, mais de la brûlure. Je soupira et me remis dans une position correcte.
- C’est ma Marque, marmonnais-je en esquissant une moue.
Il cligna plusieurs fois des yeux, pas sûr d’avoir bien entendu. Après tout, quel est le pourcentage de tomber sur une Guerrière et qui plus de l’embrasser avant de se retrouver avec une main brûlée ? Très faible je dois dire.
- Alors tu...
- Oui j’en suis une mais je n’utilise presque jamais le Pouvoir.
- Pourtant quand Cam a...
Je le coupai, exposant tout haut le fond de ma pensée sur la question, du fait de savoir qu’il pouvait me toucher sans finir en brochette carbonisée.
- Je pense qu’il s’agit d’un Feu, sinon il n’aurait jamais pu me toucher sans finir en brochette, expliquais-je.
Il haussa un sourcil, ayant visiblement retrouvé son masque de glace qui lui sied à ravir quand il le veut bien.
- Un Prince.
- Oh... fis-je en plissant les yeux, alors c’est pour ça qu’il arrive à me toucher sans finir brûlé alors ?...
J’allais repartir dans mes pensées quand Lysandre m’interrompit.
- Je ne suis pas sûr de bien suivre, avoua-t-il dans un froncement de sourcil.
Je leva les yeux vers lui, « il a l’air complètement perdu le pauvre », remarquais-je en ressentant une once de culpabilité. Infime cependant.
- Comme tu le sais le Feu est le point faible des Vampires...
- Le seul, admit-il non sans une pointe de fierté.
Je l’arrêta d’un moulinet de la main, comme un enseignant qui reprenait son élève alors qu’il la coupait. Ce rapprochement me fit sourire mais je me concentrai aussitôt sur mon rôle de prof pour Vampire.
- Oui mais là on s’en fiche. Bon...
Je me tapotai gentiment la joue de ma main avant de reprendre tranquillement là où j’en étais avant que l’on ne m’interrompe.
- Comme je possède le Pouvoir du Feu, donc votre faiblesse, le regardais-je d’un regard qui n’admettrait aucune interruption de sa part, j’ai constamment une protection contre vous. Alors à part si je veux bien, le moindre contact avec ma peau vous transformerait en brochette de barbecue, résumais-je.
- Tu as une façon très imagée d’expliquer ce qu’il se passe quand on te touche sans ton autorisation.
J’haussai les épaules. Le Vampire, Prince de l’Air grimaça d’apprendre une telle chose. Cette nouvelle allait avoir du mal à passer auprès de certains, car savoir que l’on est tout le temps en position de faiblesse face à quelqu’un est bien... C’est ce qui donne les guerres justement, comme celle que j’ai fuis, bizarre, non ?
- Alors quand on s’est embrassés... Tu le voulais bien, n’est-ce pas ?
- Oui.
- Sinon je serais en train de brûler.
- Comme un feu d’artifice, renchéris-je.
Il soupira et passa une main dans ses cheveux. Je pencha légèrement la tête de côté sur le côté et m’allongea pensivement sur mon lit, oubliant entre temps que j’étais toujours habillée d’une chemise de nuit. - Il est donc le seul qui peut traverser tes défenses si j’ai bien compris.
J’approuvai d’un signe de tête, battant des pieds.
- C’est le plus impétueux d’entre nous, s’il cédait à ses pulsions et que tu es là...
Il me contempla sombrement et je lui coulai un regard doux qui se voulait rassurant mais en venant de vivre l’expérience de ce qu’il s’est passé, j’avais peur que ça ne recommence même si je ne le montrai pas.
- Je peux me défendre tu sais, lui fis-je remarquer.
- C’est un Vampire Awel, un Prince du Feu qui plus est ! Est-ce que tu peux te rendre compte de sa puissance ?! s’écria-t-il. J’abandonnai ma position allongée et m’avança à genoux vers lui. Je posai une main sur son bras et le regardai droit dans les yeux. Décidée.
- Je suis une Guerrière, je suis entraînée depuis mon enfance à manier des armes ; couteaux, dagues, épées, katana même. Je suis aussi une femme Lysandre, et une femme n’atteint pas un tel rang sans être la meilleure, j’ai été formée pour entrer dans l’Elite, je sais me battre, finis-je en appuyant sur le dernier mot.
Il me regardait avec une tristesse évidente qui me donna un pincement au cœur mais je continuai à me tenir droite. Ses bras m’enlacèrent avant que je n’ai pus faire le moindre mouvement mais heureusement pour lui mon esprit était préparé à agir rapidement. « Il est vraiment inconscient », pensais-je avant de laisser reposer ma tête contre son torse.
- Un Prince... Ce n’est pas rien Awel, murmura-t-il.
Je me blottie dans ses bras tandis qu’il resserrait sa prise sur moi, respirant avec plaisir l’odeur de sa peau. Je frissonnai de plaisir avec un sourire aux lèvres mais la tristesse de sa voix me rappela dans la réalité.
- Et puis... Je peux compter sur Castiel, dis-je les yeux fermés.
Il sursauta, surpris. Je soupirai mais n’ouvris pas pour autant les yeux pour lui répondre et passai mes mains dans son cou.
- C’est un Guerrier, lui appris-je.
Il médita la révélation que je venais de lui faire et garda ses bras qui enserraient ma taille. Je soufflai doucement dans son cou ce qui le fit frissonner et briser notre étreinte. Nous faisant face, je me séparai à regret de sa peau et du cocon chaud que m’offrait ses bras.
- Je crois que je vais dormir, fis-je dans un bâillement.
Il sourit et m’embrassa avant de se lever et de partir. Je soupirai, pour une fois que je commence à bien l’aimer il part ? Quelle vie. Je me pelotonnai dans mes couvertures douillettes en m’endormis en pensant au beau Vampire qui venait de partir, « Mon Vampire », pensais-je avec un sourire aux lèvres.
Chapitre 13 - Spoiler:
Il fallait que je marche, me détendre les muscles et me vider l’esprit. J’expirai un souffle d’air glacé dans la fraîcheur obscure de la nuit tandis que je continuais de marcher. Ce qu’il s’est passé... Je déglutis difficilement. Il avait perdu le contrôle et elle avait faillit en payer le prix mais j’étais arrivé à temps pour empêcher qu’il n’aille plus loin. Elle ne bougeait plus, recroquevillée sur elle-même, comme si elle n’était pas vraiment là. Terrifiant. Ses yeux étaient vides, l’esprit embrumé et ne faisant pas même un geste pour se défendre contre lui. J’avais l’impression d’être devant une humaine qui venait de se faire attaquer par un Vampire. « J’aurais pus la perdre », songeais-je douloureusement. Mon cœur, qui ne battait plus depuis longtemps, se serra, comprimé par une émotion que j’avais encore du mal à expliquer. Nous sommes liés j’en suis sûr, je ne sais comment cela est possible mais ce fait ne peut être nié, car malgré nos différences ; qu’elle soit une Guerrière, une porteuse de Feu, une ennemie mortelle, j’ai ressenti son appel aussi impérieux qu’ensorcelant soit-il. Comme un souffle de vent murmurant à mon oreille avec sensualité, un frisson m’avait parcourut, jamais je ne n’avais encore éprouvé ce genre de chose mais ce lien m’attirait vers elle, me faisant oublier tout le reste. J’étais dans la salle de musique en train de jouer un morceau de Mozart au piano quand sa voix m’est parvenue, douce comme le velours et chaude d’un désir brûlant qui m’a immédiatement consumé. J’avalai péniblement ma salive en repensant à ce moment si particulier. La chaleur d’un désir non dit, un lien fort qui avait rattaché nos esprits d’un même fils, le tourbillon d’émotion. Toutes ces choses qui rendent mon combat bien plus difficile, car comment continuer à lui résister alors que j’ai goûté à la douceur exquise de ses lèvres ? Ses lèvres embrassant les miennes avec ardeur et passion ? Ses doigts s’enroulant dans mes cheveux et ce désir nous consumant tous deux d’un même feu ? Je fermai les yeux pour essayer de me vider l’esprit mais mes pensées n’avaient de cesse de me ramener vers elle, tel un poison qui ne faisait que renforcer mon attirance pour elle, attirance que je savais maintenant partagée. Le goût sucré de ses lèvres encore sur ma langue, j’inspirai profondément l’air froid et glacé de cette nuit mais l’odeur de sa peau ne me quittait plus.
« Obsession qui ne cesse de me hanter, odeur qui me rend fou, visage aux traits angéliques, douleur qui me rattrape quand tu t’éloignes, souffrance de ne plus sentir tes lèvres sur les miennes, tu es la pire des tourmentes au goût pourtant si doux et envoûtant. »
***
Mon corps me brûle. Mon esprit se renferme dans une douleur insupportable et ma bouche tremble encore de ses lèvres. « Exquise addiction qui n’a de cesse de me faire souffrir. Un véritable poison » Je souffre en silence, là, dehors, dans un froid polaire avec un vent si puissant qu’il menace d’arracher les plantes alentours. Le Prince. Laissé gagné par ses émotions, il perd pied peu à peu dans cette mer de sentiments qui l’enveloppe ainsi qu’Elle. Je déglutis. Péniblement. Mon corps souffre. Je sens le Pouvoir agir dans mes veines et je tremble une dernière fois en me rappelant ce que je lui ai fait. Ma perte de contrôle, ma soif soudaine de sang, de Pouvoir. D’Elle. Un poison insidieux qui n’a de cesse de me faire perdre mes moyens. Cette fille je l’ai dans la peau. Son odeur, le goût de ses lèvres me manquent. Un vide terrible qui ne peut être remplacé que par elle, un ange, une malédiction pour moi, qu’elle ne m’ait pas choisi, moi qui souffre de ne pas avoir ce que lui a. Il peut être content lui, il a pu goûter au délice de ses lèvres contre les siennes, sentir le désir envahir son corps quand il la touche, être consumé de désir pour une qui l’a choisit mais moi non. Moi je ne suis rien à ces yeux. Lui il a tout. Son cœur, ses pensées, et il est celui pour qui ses yeux brillent de cette lueur à l’éclat si envoûtant. Lui aussi a été ensorcelé par l’acier de son regard, par sa peau de satin parfaite, ses lèvres roses douces et exquises, par son Pouvoir dangereux et sensuel, par son odeur envoûtante et par son être entier. Je respire difficilement quand je repense à tout ce qu’il a et que je ne pourrais jamais avoir. Ne jamais lui caresser le visage, ne jamais voir cette même lueur qu’elle quand elle le voit, ne jamais plus sentir le goût sucré de ses lèvres, ou ne pas sentir la présence de son corps près du mien. Je souffre. La douleur est immense et me paraît presque infinie.
« Sans elle... »
La phrase a un goût amer insupportable, semblant me condamner pour l’éternité à rester loin d’elle et à la voir près de lui, l’embrasser, lui murmurer des mots que je n’entendrais jamais, l’aimer... La colère me déchire de l’intérieur. Je ne le laisserai pas gagner si facilement, je ne m’avouerait pas vaincu pour autant, tout ça parce qu’il une sorte de lien avec elle. Non, je vais me battre.
« Il a le droit de poser ses mains sur ton corps, Il a le droit de respirer ton odeur Il a même le droit aux regards qui le rendent plus fort Et moi, la chaleur de ta voix dans le cœur... »
***
Une main m’attrapa par la taille et me fit asseoir. Je rigolais avec joie et souris en voyant le visage illuminé d’un sourire de mon père. Alors que nous sommes assis l’un en face de l’autre et qu’il enlève sa veste, mon regard est aussitôt attiré par un étrange tatouage sur son bras qui me fascine.
- Papa... C’est quoi ça ? demandais-je en pointant du doigt le symbole qui me captive.
Il baisse les yeux sur la chose en question et relève la tête avec un sourire qui me donne envie de sourire à mon tour.
- C’est ce que l’on appelle une Marque ma princesse.
J’ouvre de grands arrondis par l’incompréhension.
- Comment ça ?
Il se rapproche de moi et m’ébouriffe la tête, m’arrachant un cri de protestation qui fut rapidement remplacé par un rire cristallin.
- La Marque est la signification que tu es un Guerrier, tu sais les Porteurs.
Je souris, moi aussi je deviendrais l’un de ces légendaires et puissants Guerriers, fera parti de l’Elite et May sera, comme moi une Guerrière !
- Ah... Et la mienne, elle sera comment ?
Un sourire, encore mais je ressens une certaine tristesse derrière ce masque de jovialité, derrière cette bonne humeur. Quelque de... Sombre.
- Tout dépend de toi ma petite, la Marque prend la forme de l’animal qui te va le mieux, m’explique-t-il avec calme.
Un bruit nous fait soudain retourner. Une longue chevelure blonde fonce sur nous avec un grand sourire aux lèvres et son éternel regard bleu océan.
- Papa ! Lily ! J’ai eu ma Cérémonie.
Je souris, certaine que nous serons les meilleures Guerrières qu’il existe mais je ne lui ai pas encore dit que j’en suis une, je veux garder la surprise pour quand elle l’annoncera, elle soit plus heureuse encore.
- Alors, ma chérie, dit-nous ! s’interroge notre père.
Elle sourit, garde le silence encore quelques secondes. Je trépigne d’impatience, essaye de masquer mon envie de savoir et de lui faire une surprise.
Je suis la futur grande Prêtresse, tu te rends compte Lil ? s’enthousiasme alors ma jumelle.
Mon sourire se fane, mes rêves brisés par son annonce. Je détourne la tête pour ne pas qu’elle voit les larmes couler sur ma joue tandis qu’elle me prend dans ses bras. Discrètement, j’essuie ma peine et prend ce masque de façade duquel on ne peut voir qu’une joie, fausse bien sûr mais qui le sait de toute façon ? Triste derrière ce masque, je sens une déchirure dans mon cœur, en tant que futur grande Prêtresse, May sera tellement occupé que je ne la reverrai presque plus. Près et si loin en même temps. J’inspire profondément et me détache de son étreinte. Je lui souris. Trompée par ce faux sourire elle rayonne de bonheur mais bientôt elle ressentira cette tristesse. Elle est ma jumelle, elle s’en rendra compte. Je dois être forte, je suis une Guerrière maintenant et elle la futur grande Prêtresse, je dois la protéger, à tout prix.
Chapitre 14 - Spoiler:
- Allez debout là dedans ! me réveilla Rosalya avec son éternel dynamisme.
- Je dors ! grognais-je avant de me servir de mon oreiller pour ne pas l’entendre.
Elle émit un soupir très expressif sur ce qu’elle pensait de moi. Ne l’entendant plus, je pensais être tranquille quand elle tira la couverture, me retrouvant alors sans couette pour me tenir chaud.
- Hé ! m’écriais-je. J’ai besoin de ma couette !
- Pas pour aller manger, me répliqua-t-elle.
Je maugréai, grommelai, grognai mais finit par me lever. Je lançai un regard assassin à Rosalya qui se contenta de sourire et de me pointer l’uniforme de l’ongle. Faisant fi des indications de mon amie, je piochai deux ou trois vêtements dans mon armoire et m’en habillai en vitesse que je remarquai qu’il ne me resta plus qu’un quart d’heure avant que la première sonnerie ne retentisse à travers le bâtiment. Je maudis l’idée d’avoir cours le matin et me demandai si c’était vraiment obligé d’aller en cours, « après tout je suis une chargée de discipline », grommelais-je en finissant de mettre mon jeans. J’avais déjà la main sur la poignée quand je me rappelai que j’étais encore pieds nus, avec une mauvaise humeur évidente, je pris au hasard une paire de chaussure et tombai sur des ballerines noires assez sympas que je mis rapidement. Je me tournai alors vers mon lit et me demandai si je devais prendre ma Dévoreuse d’âmes. Mon corps trembla en repensant à ce qu’il s’était passé hier soir et décida de l’emporter. Je la fourrai dans mon sac et partis en direction du réfectoire où je pris un bout de brioche que je mangeai tout en me dirigeant vers ma salle de classe.
- Awel ?
Je levai les yeux de ma brioche et rencontrai le regard soulagé d’une Céleste qui semblait s’être perdue. Je m’approchai d’elle avec un sourire.
- Allez viens je vais te montrer la prochaine salle.
Un sourire immense apparût sur son visage, « Déesse, ce qu’elle ressemble à May ! », ne pus-je m’empêcher de penser. Une question passa soudainement dans mon esprit. Je me tournai vers elle.
- Quel Peuple ? demandais-je alors.
- Vatn, répondit-elle, et toi tu es une Tân.
Je me tournai vers elle avec de grands ronds écarquillés par la surprise. La bouche en cœur aucun son n’arrivait à sortir de ma gorge. Elle eut un rire aussi doux que la mélodie d’un carillon et un sourire espiègle sur le visage.
- L’Eau est un Pouvoir d’émotion Awel, il nous apprend à reconnaître les émotions, et lui...
Elle me donna un discret coup de coude pour me faire tourner la tête vers un beau Vampire aux yeux vairons qui semblait préoccupé.
-... il pense à toi, m’apprit-il en me faisant un clin d’œil.
J’allais lui rétorquer que c’était absolument faux quand les yeux vairons du Vampire se posèrent sur moi, provoquant une subite extinction de voix. Mon amie sembla s’en amuser et ses yeux pétillaient de malice.
- En tout cas tu as l’air de lui plaire, dit-elle avant de partir, me laissant seule avec le Vampire.
Je tournai la tête et la vis partir avant de la voir lever les pouces, pour me souhaiter une bonne chance, l’entendais-je dire. J’aurais voulu lui répondre qu’elle se trompait, qu’il ne m’aimait pas mais les souvenirs de la veille se firent présent, me rappelant avec quelle ardeur il m’avait rendu mon baiser. Subitement, je déglutis et avant même d’avoir fait un geste, heurta quelqu’un. Je levai les yeux et vis qu’il s’agissait de Lysandre, je serais sans doute tombée par terre mais grâce à ses réflexes surhumains, me rattrapa. Ses bras entouraient ma taille, me serrant contre lui. Blottie contre son torse je n’arrivais pas à me défaire de lui, ce lien qui avait semblé nous unir se faisant plus fort, plus présent encore qu’avant. Je laissai échapper un soupir et les mains du Vampire glissèrent de mon dos pour maintenir une distance entre nous. Je lui en étais reconnaissante, il ne fallait pas que nous cédions malgré ce que nous pouvions éprouver l’un pour l’autre, les conséquences pouvant être désastreuses.
-Awel, il faut que je te parle.
Je reconnectai mes pensées à la réalité et croisai le regard ombrageux du beau Vampire aux yeux vairons.
- Tu veux quoi ? demandais-je en calquant mon regard au sien.
- Ne t’approche plus de Cam, m’ordonna-t-il.
Je clignai des yeux puis voulus parler mais l’ahurissement qui trahissait mes traits le faisait très bien pour moi. Je n’avais pas envie d’obéir à ses ordres, pas envie de faire comme les Vampires qui lui lèchent les bottes en voulant satisfaire la moindre de ses exigences. Non, il n’a pas à m’ordonner de ne plus le voir, Cam, malgré ce qu’il s’est passé hier a perdu le contrôle mais ça devait bien arriver un jour ou l’autre, après tout c’est d’un Vampire que l’on parle pas d’un petit animal domestique. Dans une posture de défi, je croisai les bras contre ma poitrine et le dévisageai froidement avec un sarcasme noir.
- C’est mon ami, Lysandre.
De l’étonnement à être défié, que son autorité soit remise en cause, passa à la colère, celle de ne pas être obéit, que je ne me plie pas à sa volonté.
- Mais tu es folle ou quoi ?! C’est un Vampire, accentua-t-il bien le dernier mot, il aurait put te tuer si je n’étais pas arrivé, s’exclama-t-il.
Je laissai passer quelques secondes avant de répondre, désireuse de le mettre en colère, de le pousser à bout, de lui montrer que je ne fait pas partie de ceux qui se disent ami pour poignarder dans le dos. Je ne suis pas comme ça.
- Toi aussi tu es un Vampire, lui fis-je remarquer.
- Ne fais pas ça Lily, je sais que tu sens ce lien entre nous et si tu penses que je peux te manipuler à travers tu te trompes, ne dis pas ça pour te prouver inutilement que tu as ton libre arbitre. Ne l’approche pas sinon tu risques de souffrir, m’implora-t-il avec une véritable inquiétude à mon sujet.
A ce moment là j’aurais bien voulu être d’accord avec lui, me jeter dans ses bras, l’embrasser mais je refusais obstinément de lui accorder raison. J’avais déjà perdu quelqu’un de cher, ma sœur, ma belle May, si innocente, si pure et l’on me l’a prise alors non. Et puis une décharge m’avait parcourut quand il m’a appelé Lily ce surnom par lequel me nommait seulement ma jumelle, comme s’il savait quel effet me ferait ce nom. Je levai les yeux, déterminée, je devais être forte, forte pour résister au lien si puissant qui nous lie car il le sent lui aussi, devine combien il m’est difficile de penser correctement quand il est là. Combien il me pousse sans arrêt vers lui, « sans doute parce qu’il en subit les effets lui aussi », songeais-je avec amertume.
- Les Vampires m’ont déjà pris l’être le plus cher au monde que j’avais alors je n’ai pas peur, rétorquais-je avant de tourner les talons.
Et je le laissai là, sidéré par mes propos. Je m’étais à peine éloignée de lui qu’un éclair de douleur me frappa au ventre ; sa peur, son inquiétude pour moi ainsi que la souffrance constante de ne pas être près de moi le rongeait. Je déglutis péniblement tandis que je m’efforçais de garder le contrôle de mes émotions mais quand je vois ce que ça a donné avec Lysandre... J’ai de quoi me poser des questions. Refoulé trop longtemps ce que l’on ressent peut être dangereux car nos sentiments, une fois libérés nous les vivons plus intensément, comme pour nous montrer que nous ne pouvons pas vivre éternellement sans eux, eux qui font partis de nous.
La peur, la douleur et la souffrance étaient mes seules et uniques compagnes depuis la mort de May. Mon corps entier brûlait de sa perte et il n’y avait de moi plus qu’une simple coquille vide. Mes yeux bleu vif avaient tout perdu de leur joie d’antan et de ce calme apaisant. J’avais cessé de me nourrir, je ne voyais plus personne et je passai mes journées seule dans mon lit, les larmes aux yeux. Pendant la nuit on pouvait encore entendre mes hurlements de douleur, cette indicible souffrance qui vous prend au ventre, vous torture l’esprit de la perte de l’être aimé, vous reprochant sans cesse sa disparition, sa mort. Mes joues étaient brûlantes de mon chagrin et ma vie n’avait plus même de sens, je ne pensais qu’à une chance, venger ma sœur, la seule qui avait un jour su me comprendre. Une lame noire d’ébène reposait sur ma table de chevet. Mes yeux s’arrêtèrent dessus, mes muscles se figèrent et la satisfaction me saisit, transformant un si innocent visage en celle que je deviendrais plus tard. Froide. Impitoyable.
« C’est ma faute Si l’on est si loin l’un de l’autre. C’est ma faute Si l’on est plus rien l’un pour l’autre. »
Chapitre 15 - Spoiler:
Perdue dans mes pensées comme je l’étais, la matinée passa bien vite, juste quelques petites interruptions de temps à autre à l’heure de la sonnerie mais sinon rien. Enfin, jusqu’à ce que vienne le fameux cours de maths où j’étais assise à côté de Rosalya.
- Tu t’es disputé avec ton beau Vampire ? questionna-t-elle.
Je soupirai et relevai à peine ma tête de l’étau de mes bras pour lui répondre, trouvant la question trop ennuyeuse.
- Ce n’est pas mon Vampire alors arrête avec ça, répliquais-je exaspérée.
- Ton Vampire ? reprit cette fois une autre voix étonnée que j’attribuais à Castiel. - Rosalya penses que le Prince de l’Air, mimais-je énervée, a un faible pour moi et n’arrête pas avec ça, finis-je en replongeant la tête dans mes bras.
- Et toi ?
- Il m’énerve répondis-je aussitôt, il ne sait pas ce qu’il veut ah et, Cast’ ?
Pas de réponse de l’autre côté. Je fronçai les sourcils et compris soudain que mon amie n’était plus de la partie. Je me figeai et, avec une lenteur mécanique, je sortis ma tête de mes bras pour me relever. Rosalya avait mystérieusement disparu et la voix que je pensais être à Castiel appartenait en faite au Vampire. Je déglutis péniblement.
- Ah... Lysandre... Comment sa va aujourd’hui ? tentais-je dans une pitoyable tentative de changer de sujet.
Ses yeux vairons posés sur moi me brûlaient et, intérieurement j’avais envie de lui hurler d’arrêter ça, que je ne tiendrais sûrement pas longtemps à essayer de rester impassible. « Trop... Dur... », pensais-je en continuant à soutenir du mieux que je pouvais son regard.
- Il n’y a plus personne, fit remarquer le Vampire.
Promenant mon regard sur la classe je constatai, effectivement qu’il avait raison, il n’y avait plus âme qui vive à part nous deux. « Traîtresse », dis-je mentalement pour mon amie qui m’avait si vaillamment aidé. Mais pour qu’il n’y ait plus personne il fallait que... Mince ! On devait sûrement déjà être à l’heure du midi. Je me mordillai la lèvre, j’étais seule avec Lysandre sans aucune aide possible pour me sortir de ce mauvais pas. Je jouai donc franc-jeu.
- Qu’est-ce que tu veux me dire ?
Il s’approcha de moi. Je reculai mais je butai contre une table et du faire face au Vampire qui continuait d’avancer.
- Fait attention si tu ne veux pas finir en brochette, le prévins-je avec sérieux.
Il ne s’arrêta pas comme prévu mais continua de marcher jusqu’à moi, un sourire amusé sur les lèvres. Il n’était plus qu’à quelques pas de moi quand la brûlure me reprit mais cette fois il ne s’agissait pas de souffrance ni de douleur mais de désir. Péniblement, je regardai ses yeux vairons mais ils ne firent que me plonger plus encore dans les méandres profonds de son être qui brûlait lui aussi de ce même désir que moi. Il nous consumait entièrement. Violement.
- Tu comprends maintenant ce que je ressens constamment sans que je puisse toutefois te toucher ?
Sa voix était douloureuse, je n’avais qu’une envie, avoir ses lèvres contre les miennes, sentir l’odeur de sa peau toujours plus près de moi. Je secouai la tête, nauséeuse. Je devais... Résister... Pour May. Ma pensée pour elle me redonna une force nouvelle, forte de ce succès, je levai les yeux vers le Vampire qui s’était contenté de m’observer, voir mes réactions.
- Je... Comprends. Mais tu n’as pas à me forcer, secouais-je la tête pour rendre mes idées plus claires.
Il rigola, doux son qui sonnait à mes oreilles et m’attira contre lui, brisant cette barrière de distance que je tentais tant bien que mal de maintenir. Ses lèvres se posèrent sur les miennes, ne faisant cependant que les effleurer. Après ce bref contact j’eus bien du mal à me défaire du désir qui me brûlait autant que lui.
- Je voulais te dire que, quoi que tu manigances, tu m’accompagneras au bal.
Je scrutai ses yeux et compris qu’il ne s’agissait pas d’une menace mais d’une promesse qu’il me faisait. Cette idée m’avait quelque peu effleuré je dois dire, prétexter au dernier moment que je ne peux pas venir mais mes amies, Céleste et Rosalya ne m’aurais pas laissé faire. En faite, qu’il vent ou qu’il pleuve elles m’auraient obligé à y aller.
- Merci de me prévenir mais j’ai faim, dis-je avant de m’échapper de son étreinte.
Il me laissa partir avec toujours ce sourire qui flottait sur ses lèvres quand je quittai la salle et tombai sur Rosalya et Céleste qui devaient avoir attendu derrière la porte.
- Hmm... On espionne les filles ? fis-je en les faisant sursauter.
Les deux se relevèrent immédiatement, l’une me regardait avec un grand sourire tandis que l’autre sautillait partout. Amusée, un sourire vint illuminer mon visage et je fis mine d’être exaspérée.
- Alors c’est vrai, tu vas au bal avec lui ? Dis tu vas mettre quelle robe ? Tu penses qu’il sera assorti à ta robe ou...
Je l’interrompis en la bâillonnant avec la paume de ma main ce qui fit rire la jolie blonde à côté de nous.
- Et donc, ce baiser ? me demanda-t-elle avec un clin d’œil complice.
- Je...
Le rouge me montai aux joues en même temps que la surprise, comment pouvait-elle savoir que... ?
- Les émotions ma belle, répondit-elle à ma question muette.
- On va manger ? proposais-je alors.
Rosalya arrêta momentanément de sauter partout et me regarda avec un sérieux effrayant.
- Cette conversation n’est pas finit, promit-elle avant de nous entraîner vers le réfectoire.
Arrivée sur le seuil, j’hésitai à entrer, depuis longtemps maintenant je ne mange pas à l’intérieur, trop de bruit, de monde. Rosalya remarqua mon hésitation et hocha la tête, comprenant ce que je ressentais. Me faisant signe d’attendre, elle partit avec Céleste vers la nourriture. Comprenant ce qu’elle avait en tête, je ne pu m’empêcher de sourire, amusée qu’elles prennent la peine de me prendre à manger. Elles revinrent peu de temps après, différents aliments en main. Nous partîmes dehors nous installer sur un banc pour manger notre repas à la chaleur si conviviale. Au menu, rire et petits secrets. C’est Rosalya qui commença avec son Leigh, à croire qu’il s’agissait là de la plus belle récompense. Décrivant avec précision ses nombreuses qualités, Céleste et moi nous regardâmes pour échanger un regard complice qui échappa à l’attention de Rosalya. Cette dernière avait d’ailleurs des étoiles pleins les yeux. Puis arriva le moment difficile pour moi.
- Alors, pour Lysandre et toi ?
Je faillis m’étrangler avec le morceau de pomme que je venais d’avaler quand sa phrase vint perturber ma concentration à manger ma pomme.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
Son regard critique en disait long sur ce qu’elle pensait de mes piètres, je dois bien l’avouer, talents d’actrice.
- Ça a l’air plutôt... Chaud entre vous pourtant, fit-elle très justement remarquer.
Un autre morceau se coinça dans ma gorge mais je n’en laissai rien paraître, ne pas donner trop d’indices, surtout ne pas leur montrer à quel point elle a raison.
- Ce n’est pas « chaud » comme tu peux le penser mais... protestais-je
- Non c’est intense ! Toute cette énergie quand vous êtes tous les deux dans les parages c’est... Wouah j’en ai des frissons ! s’exclama Rosalya.
Je lui lançai un regard ennuyé et soupirai, elle ne m’aide pas vraiment là, pire, elle m’enfonce.
- Tu vois ! rigola Céleste.
Je laissai mon regard noir s’exprimer pour moi, fusillant chacune à son tour mes deux amies qui rigolaient avec joie.
- Vous allez si bien ensemble !
- Toi, retourne voir ton Leigh chéri si tu ne veux pas finir en carpaccio, la menaçais-je en faisant signe de lui trancher la gorge.
Elle me regarda les yeux écarquillés, comme choquée mais son espièglerie éternelle revint bien vite. Chasser le naturel et il revient au galop, c’est ce que l’on dit, non ? Le reste de la journée passa bien vite, oubliant en même temps les bêtises du midi. Nous n’avions pas eu français et je ne fus donc pas à côté de Lysandre, ce que je remerciai, ces derniers temps il y avait bien trop « d’émotion » entre nous. Je m’affalai dans mon lit, encore habillée mais je n’arrivais plus à me lever pour me changer et abandonnai l’idée. Les jours de la semaine filèrent bien trop vite à mon goût, j’avais l’impression de les voir passer sans pouvoir les retenir, filant entre mes doigts aussi sûrement que si j’avais voulu prendre de l’eau à mains nues. Ces derniers jours n’avaient pas changés des précédents, m’enfermant dans une routine ennuyante, sans saveur particulière. Cam et moi étions toujours aussi proches l’un de l’autre, et passions bien souvent nos après midi libres ensembles. Dans les moments où je n’étais pas de « garde » il passait même me voir le soir et nous n’étions alors plus que tous les deux. Sinon j’étais avec Castiel, le rockeur associable que je comprenais au fur et à mesure car j’en suis sûre maintenant, il cache lui aussi un secret. Pas un de midinette du genre j’ai fugué de chez moi à cause de mon frère non, je sentais qu’il s’agissait d’autre chose, un peu comme mon histoire à moi. Quand a Lysandre... Ce conflit émotionnel qu’il m’inspire m’effraye autant qu’il me fascine, jamais je n’aurais cru que je puisse m’attacher à lui mais vu la façon plus qu’étrange dont nous entretenons notre relation... Je pourrais dire chaotique cependant nous nous comportons tellement différemment ensemble que je la qualifierai d’humaine. Oui... Humaine. C’est le mot même si le Vampire ne serait pas d’accord là-dessus. Un soupir trahit mon agacement de ne pas arriver à mettre de l’ordre dans mes pensées, continuellement perturbées par le beau Vampire aux yeux vairons qui avait d’un seul regard, réussit à m’ensorceler.
« Liés... »
Chapitre 16 - Spoiler:
Je retins un cri de douleur quand le fer passa à quelques millimètres seulement de mes oreilles. Un peu plus je serais allée avec une oreille en moins pour le bal. « Le bal... », mon esprit s’agita et mon cœur battit plus fort, de ces battements qui martèlent avec force l’intérieur de votre poitrine et vous empêche toute pensée plus ou moins rationnelle. « Quel stress ! », se moqua une petite voix, « tu es vraiment sûre qu’il ne te fais rien ce Lysandre ? ». Je maugréai en sachant pertinemment qu’elle avait raison, depuis ce matin et pour une raison inconnue, mon ventre n’avait pas cessé de se nouer, formant une boule au niveau de mon estomac. Un maux de ventre m’étais-je dis mais la journée passa sans que ce mal-être ne change. Il fallut alors que je me rende à l’évidence ; aller avec au bal avec Lysandre m’angoissait était la seule solution possible et restante que j’avais pu trouver. Je me tortillai sur ma chaise en soupirant de cette triste réalité même si une partie de moi était excitée par la perspective d’une soirée avec Lysandre, avec lui, le Prince de l’Air. Un sourire sur les lèvres, j’en oubliai un instant le fer qui faillit bien avoir ma peau cette fois ci.
- Hé ! m’exclamais-je à l’adresse de ma nouvelle coiffeuse.
- Si tu arrêtais de bouger aussi, marmonna-t-elle en entortillant une mèche de mes cheveux sur le fer.
Je grimaçai à son attention ce qui lui arracha un sourire de bonne grâce. Après quelques minutes de plus, je ne ressentis plus la chaude présence du fer près de mes oreilles et leva le poing au ciel en signe de victoire.
- Enfin !
Ma coiffeuse me fit lever, et en bonne élève, passa l’examen minutieux de mon amie avec le plus de sérieux possible. Une moue sur le visage, elle passa ma tenue sous toutes les coutures et, ravie de l’effet rendu, sourit, fière de son œuvre.
- Tu es magnifique ma chérie, me complimenta-t-elle avec un sourire admiratif.
D’un regard interrogatif, elle m’autorisa à aller voir « l’œuvre » dans la glace qu’elle avait tout spécialement apporté pour cette occasion. Je fis quelques pas, perchée sur des talons de cinq bons centimètres que j’arrivai rapidement à manœuvrer. Le résultat était... Epoustouflant. Habillée d’une magnifique robe victorienne rouge bordeaux et blanche dans un satin doux comme le velours, mes cheveux avaient été ramenés en un chignon lâche, savamment élaboré dont les mèches qui s’échappaient avaient été patiemment bouclées. Les cheveux tombant avaient été soigneusement choisis pour contraster avec la blancheur pâle de ma peau de neige. Les traits figés de mon visage s’étaient changés en une véritable émotion. C’est un visage au teint satiné me regardait ahurie, la bouche ouverte de ses jolies lèvres rosées brillantes qui formaient un O d’étonnement. L’acier tranchant de mes yeux avait été mis en valeur à l’aide d’un léger fard à paupières et mascara noir ébène qui en rehaussait la couleur somptueuse. La robe affinait particulièrement bien ma silhouette, mettant véritablement bien mes formes et autres atouts en valeur avec un naturel désarment. Le décolleté en carré était accompagné de jolis nœuds en soieries soulignant les teintes pâles de ma peau claire. Contraste époustouflant avec l’acajou des quelques boucles tombantes sur mes épaules. Magnifique.
- Rosa..., parvins-je seulement à articuler.
D’un sourire, elle vint me rejoindre devant la glace depuis laquelle j’étais restée immobile à contempler la beauté que j’étais devenue grâce à mon amie.
- Tu fais presque Vampire comme ça, fit-elle observer en pointant du doigt ma peau claire lumineuse.
Un sourire illumina mon visage. Je me détournai de la glace pour lui dire qu’elle aussi était sublime dans sa robe violette en satin à froufrous noirs mais un bruit à la fenêtre m’y fit précipiter. J’ouvris le carreau de la vitre et écarquillai mes yeux avec surprise. Curieuse, Rosalya me demanda de qui il s’agissait et ne lui répondant toujours soupira et comprit que la personne en question n’était autre que Lysandre. « Mon cavalier... » La phrase sembla résonnait indéfiniment dans ma tête jusqu’à ce que mon amie me fasse remarquer qu’il attendait toujours en bas. Lui faisant signe que j’arrivai, je refermai la fenêtre et emportai mon nécessaire de survie à savoir ; un cran d’arrêt placé sur une jarretière en dentelle noire sur le haut de ma cuisse, un léger voile noir que je mis sur mes épaules dénudées et me dépêchai de sortir de la chambre, accompagnée de Rosalya, elle aussi magnifique. Nous arrivâmes en bas toutes deux avec angoisse, d’un sourire complice, je lui indiquai la silhouette de Leigh qui se tenait aux côtés de son frère. Rassurée, elle posa une main apaisante sur mon avant bras, me souhaitant de passer une bonne soirée.
- Mademoiselle, vous êtes absolument ravissante, me complimenta Leigh, le beau cavalier de mon amie.
Je lui souris, sourire qu’il me rendit et sentis mes muscles se détendrent malgré la fraîcheur de la nuit.
- Mais vous de même, ne pus-je m’empêcher de répondre.
Ravi, il se tourna vers mon amie qu’il couvait avec tendresse. Je clignai des yeux puis tout ce mit en place dans mon esprit. D’un sourire machiavélique, je pu voir l’expression suppliante de Rosalya, me priant de rien faire. Je me contentai d’un haussement de sourcil tout à fait suggestif vers Leigh et hochai la tête. Elle me fusilla du regard, n’aimant apparemment pas que je me mêle de ses affaires mais quand il s’agit des autres... Mademoiselle s’amuse bien plus. Je me tournai alors vers Lysandre et le souffle me manqua, si bien que je sentis mon cœur accélérer soudainement la cadence, déjà effrénée, pour que les mots me manquent. Vêtu d’une belle et soyeuse chemise blanche en flanelle, il arborait autour du cou un nœud du même rouge bordeaux que ma robe. « Comme si il avait su que je mettrais ces couleurs... », songeais-je en plongeant mon regard acier dans son énigmatique regard vairon qui ne cessait de m’enivrer. Un sourire charmeur aux lèvres, il s’approcha de moi et déposa un baiser aussi doux que du velours sur le revers de ma main. Un frisson de plaisir me parcourut le corps.
- Tu es magnifique, me murmura-t-il avant de m’attirer vers lui.
J’eus bien du mal à déglutir, contemplant avec admiration le corps de mon beau Vampire. La chemise de flanelle épousait parfaitement les formes musclées de son corps, laissant entrevoir une musculature développée.
- Merci, répondis-je en me détachant de l’ensorcelant regard vairon.
Surpris de ma facilité soudaine à me défaire de ses yeux magnifiques, il cligna des paupières mais se reprit bien vite. Un sourire éclaira son visage et il me tendit son bras que j’acceptai avec joie. Mon corps... Si près du sien... La proximité de sa présence me fit douloureusement déglutir. Emoi que je tentai tant bien que mal de cacher derrière un sourire avenant mais mon cavalier n’était pas dupe, loin de là. Il passa une main autour de ma taille et son souffle chaud se répercuta sur la peau froide de mon cou.
- Si tu voulais bien arrêter de trembler, me murmura-t-il à l’oreille d’une voix douce et chaude.
Je ne pus empêcher le frisson qui me parcourut, ce qui amusa plus encore le beau Vampire qui avait son corps contre le mien. Il déposa un rapide baiser sur mes lèvres avant de ne plus pouvoir s’en détacher car il savait très bien que le lien qui nous rattachés nous poussait toujours plus vers l’autre.
- Tu n’aides pas beaucoup non plus, grommelais-je avec une moue boudeuse.
Il sourit et mit plus de distance entre nos deux corps, enlevant en même temps sa main de ma taille.
- Ne fais pas cette tête nous sommes arrivés. Ils vont croire que je te maltraite.
- Ce n’est peut-être pas faux, marmonnais-je en me préparant à soulever les jupons de ma robe.
- Tu exagères, souffla-t-il avant d’adresser un regard poli aux Vampires qui nous observaient.
En avançant près d’eux je ressentis une grande tension. Certains me regardait avec des yeux écarquillés par la surprise, étonnés sans doute que je vienne au bras d’un Vampire. Pas avec un Vampire mais avec le Prince. Je leur fis un sourire éblouissant qui fit cligner des yeux la plupart d’entre eux. Amusé, mon cavalier effleura doucement ma main avant de me faire entrer dans le bâtiment qui allait servir à contenir les Vampires et les Elfens. Je ne fis à peine quelques pas que je me figeai instantanément sur le seuil. D’un style d’époque victorien, l’intérieur était aussi magnifique que pouvait l’être le pavillon des Vampires. D’un sol entièrement pavé de dalles en marbre blanc, les pierres avaient été superbement polies et brillaient de mille feux. La pièce était plutôt grande, spacieuse, elle devait sans doute faire le double du volume de l’immense réfectoire mis à notre disposition. Promenant mon regard sur la foule contenue dans la salle, j’aperçu Rosalya qui avait des étoiles pleins les yeux d’être avec Leigh. Je souris en constatant que si ça continuait, ce beau Vampire allait, sans le savoir, rapidement se retrouver avec une bague au doigt. J’adressai un sourire au couple qui me le rendit avec un réel bonheur dans les yeux. Continuant mon inspection, je vis Castiel, lui aussi en habit d’époque, et bizarrement ce style lui allait assez bien malgré le fait que j’ai plus l’habitude de le voir habillé de sa veste de cuir et de son T-shirt rouge. A son bras, c’est avec étonnement que je vis Céleste. Bouche bée, je regardais le couple s’avancer vers la piste de danse. Fronçant les sourcils, je captai enfin le regard de Céleste qui s’empourpra aussitôt à ma vue pour finalement détourner le regard. Attiré par la soudaine gêne de sa cavalière, Castiel leva les yeux vers moi, un sourire moqueur au coin des lèvres. Joueuse, je lui tirai la langue qu’il accepta de bonne grâce et me fit un signe de main pour me saluer avant de se consacrer entièrement à la belle Vatn, qui lui servait de partenaire. Reportant mon attention sur la pièce en général, c’est émerveillée que je fis quelques pas pour m’avancer quand une main se posa sur ma taille. Sortant doucement de ma rêverie, je clignai des yeux et me retournai.
- Salut beauté !
Je secouai la tête et levai les yeux au ciel avec un désespoir feint qui fit naître un sourire sur le visage de mon interlocuteur. - Moi aussi je t’aime Cam, répondis-je espièglerie.
Il m’attira vers lui et embrassa mes lèvres les effleurant d’une légère mais douce pression. Ses lèvres chaudes avaient un goût de menthe assez agréable qui vous donne rapidement envie d’en avoir plus mais je me séparai de lui.
- Tu aurais pu prévenir, le grondais-je d’un regard exaspéré.
- Tu n’aurais pas accepté, s’excusa-t-il avec un sourire ravageur aux lèvres.
J’avalai difficilement ma salive mais fis tout pour rester concentrée. Il était extrêmement beau dans son élégant costume d’époque victorienne. Habillé d’une chemise blanche ouverte sur son torse il portait un magnifique complet noir qui ajoutait à sa beauté ensorcelante. Ses yeux d’émeraude brillaient, brûlaient, d’un feu chaud et envoûtant. Même si l’habit n’enlevait rien à son charme je n’arrivais pas à m’y faire, trouvant qu’il allait bien mieux au Vampire aux yeux vairons. Celui-ci le portait avec plus de grâce, et il émanait de lui une prestance que même les Humains n’auraient pu ignorer s’ils s’étaient trouvés dans les parages. J’allais ouvrir la bouche mais l’intervention soudaine d’une voix froide que je connaissais douce par instant m’interrompit.
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